Corinne Illion, Directrice Approvisionnements & Supply Chain de NOUS anti-gaspi se prête au jeu de l’interview Passion Supply Chain.
Interview Passion Supply Chain
Corinne, on aimerait en savoir plus sur toi et ton poste…
Je suis originaire de Brest même (pour les Brestois) ! J’y ai fait une grande partie de ma scolarité avant de prendre la direction de la Normandie pour rejoindre l’IAE de Caen.
Contrairement à beaucoup de bretons, ce ne sont pas mes études qui m’ont amenée à Rennes mais mon premier job : Terre d’Agro, où j’ai rejoint Bridor, fabricant de viennoiseries puis de pains surgelés.
La croissance de la branche industrielle du groupe Le Duff m’a permis d’évoluer dans différents domaines de la Supply Chain. Puis j’ai rejoint le Groupe Lactalis et fait l’expérience d’une autre échelle, cette fois.
Mon poste actuel est un nouveau challenge. J’ai récemment rejoint l’univers du retail, dans une start-up. Charles Lottman et Vincent Justin, co-fondateurs de NOUS anti-gaspi m’ont accueillie en qualité de Directrice Approvisionnements et Supply Chain.
Pendant 26 ans, la satisfaction des enseignes de la Distribution, du Food services ou Partenaires industriels a été au cœur de mes préoccupations.
C’est désormais les attentes de nos équipes du Réseau Magasins et de nos consommateurs, clients engagés dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, que je cherche à satisfaire. Le modèle NOUS est atypique, l’adaptation prend ici tout son sens. Nous travaillons tous pour en faire LA référence du marché.
Corinne, quel métier te faisait rêver lorsque tu étais enfant ?
Je voulais être danseuse étoile en commençant petit rat de l’opéra comme Martine (le livre !).
Une fois passée la petite enfance, ça a été nettement moins clair. J’ai toujours été encouragée à poursuivre mes études et ainsi, à me laisser le temps de préciser mes choix. C’est une chance.
Ce sont mes différents stages qui m’ont réellement permis de savoir ce que je voulais faire, mais aussi ce que je ne voulais surtout pas faire !
Aujourd’hui, c’est à mon tour de vivre cette expérience de parents, d’encourager les explorations sans se mettre de barrières.
J’ai d’ailleurs un motto pour mes filles : « Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas vos rêves ».
Parle-nous de ton parcours et de tes expériences professionnelles
J’ai débuté ma carrière en qualité de Responsable Conditionnement.
J’avais besoin de comprendre ce qui se passait sur le terrain, dans les ateliers pour ensuite envisager de passer dans la gestion et l’optimisation des flux. Acquérir une certaine légitimité dans un domaine assez masculin notamment, me semblait évident.
J’ai pu évoluer ensuite vers les fonctions Ordonnancement, Approvisionnements puis Planification MT / LT. De la construction de processus à la mise en place des outils métier, j’ai pu expérimenter le scope complet.
Si le passage vers la gestion de la Demande a été principalement guidé pour répondre aux attentes de la planification, ça a été l’occasion de travailler en proximité avec les équipes commerciales et le marketing.
Aujourd’hui, ce sont toutes ces fonctions que j’anime au quotidien, avec la gestion du Transport – Logistique en plus.
Quel a été le déclic ou l’expérience qui t’a amenée à t’intéresser à la Supply Chain ?
Le déclic, ça a été pendant mes études supérieures. De la gestion de production, en passant par le MRP, le Kanban, j’ai été rapidement attirée par la gestion des flux, par la possibilité de faire avancer les processus et les organisations.
Par la suite, mes choix professionnels ont été confirmés et guidés par deux rencontres majeures.
Tout d’abord, ma rencontre avec Nathalie Mousselon – maître de stage en DESS et Directrice Production de l’usine PSA de Cormelles le Royal. Son parcours m’a inspiré. Les femmes étaient alors très peu représentées dans les instances dirigeantes. On m’avait confié la rédaction de la cartographie des flux du site, dans le cadre d’un projet de déploiement élargi du Kanban.
Ce fut une expérience très enrichissante, une mission avec un vrai enjeu. Et aussi, l’opportunité de rencontrer tous les acteurs de la Supply Chain.
La deuxième rencontre concerne Daniel Menez – Directeur Industriel de Bridor – Groupe Le Duff. Soucieux d’améliorer sans cesse les flux et la performance, il m’a transmis cet intérêt. Il est un véritable mentor, encore aujourd’hui.
J’espère pouvoir inspirer moi aussi des jeunes et leur transmettre cette passion.
Ton plus gros challenge ?
Avoir convaincu puis déployé le processus et l’outil de prévisions des ventes chez Bridor.
Quel est ton meilleur souvenir ?
En réfléchissant à cette question, beaucoup de bons souvenirs remontent. Et ceux qui me touchent particulièrement concernent les stagiaires que j’ai pu accueillir tout au long de ces 26 années.
Puisqu’il faut en choisir un, alors je dirais le cadeau que Kenza m’a remis avant son départ. Un cadeau acheté spécialement, avec une signification très précise rappelant nos échanges, pour me remercier tout simplement de lui avoir ouvert les portes de la Supply. Touchant. Mission accomplie 😊
Quelles sont les qualités essentielles pour exercer ton métier ?
La curiosité, parce que la Supply Chain évolue en permanence pour s’adapter aux défis d’aujourd’hui et anticiper ceux de demain.
La persévérance, notamment pour convaincre et porter les projets d’évolution, d’amélioration.
L’écoute des partenaires internes et externes et de son équipe quand on a la chance de manager.
L’humilité, parce que dans un monde qui bouge, un monde où l’incertitude ne cesse de croître, il faut admettre que nos schémas de pensées doivent être challengés.
Si tu pouvais décrire ton métier en une image ?
L’importance du collaboratif, du partage pour avancer ensemble.
Je suis profondément attachée au travail en équipe. C’est pour moi un élément essentiel pour faire évoluer les organisations, notamment lors de changements structurants.
Quelles sont les difficultés liées à la nature de ton métier ?
La principale difficulté c’est la notion d’urgence : « Tout pour hier ! Tout immédiatement ! » Et… pour tout le monde !
Il faut garder le cap, la maîtrise. Même si la Supply Chain se nourrit des changements et se projette en permanence, il faut penser marathon et pas uniquement sprint.
Évidemment, j’aime concevoir, tester, accompagner les changements. Mais pour que les résultats puissent être appréciés, il faut se donner le temps de la mesure.
Les enjeux de la Supply Chain sont passionnants. Si tu devais convaincre des étudiants de s’intéresser aux métiers de la Supply Chain : que leurs dirais-tu ?
Encourager les jeunes à s’orienter vers la Supply Chain, me semble assez évident. Tout simplement parce que depuis 26 ans, je ne me suis jamais ennuyée… Et que je n’ai jamais eu de questionnement.
J’ai d’ailleurs fait le choix de devenir Mentor grâce à #myjobglasses.
J’accueille aussi tous les ans des stagiaires pour leur ouvrir les portes de la Supply Chain.
Travailler dans l’un des métiers de la Supply Chain, c’est être dans l’action. C’est être dans la recherche de solutions tout en veillant à la performance et à l’amélioration continue. C’est ce que j’aime ! Et franchement, on ne s’ennuie jamais. C’est un univers en perpétuel mouvement qui se réinvente, qui innove.
La palette des missions est suffisamment large pour que les évolutions soient possibles. Et par évolution, je n’entends pas nécessairement « évolution dans la hiérarchie ni le management », mais aussi « élargissement des compétences ».
Les compétences à acquérir sont diverses et nombreuses comme le transport et la logistique, la gestion de projet Outils Métiers ou Key Users ERP, le contrôle de gestion Supply Chain…
Merci d’avoir participé à l’interview Passion Supply Chain Corinne !
À propos de NOUS anti gaspi
Nous épiceries anti-gaspi ou les Épiceries qui vont dans le bon sens !
Créée en 2018, NOUS anti gaspi est une entreprise labellisée ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale). Son engagement, fondé sur la réduction du gaspillage alimentaire, est accompagné aujourd’hui par plus de 1500 producteurs, grossistes et industriels. Elle accompagne ses partenaires dans leurs démarches RSE et valorise des produits invendus. Elle agit pour influencer la société sur le problème du gaspillage en encourageant à consommer malin et responsable, grâce à :
- la commercialisation de produits invendus : produits avec des petits défauts physiques, dates courtes, DLUO/DDM courtes, valorisation d’anciens emballages, fins de séries,…
- la commercialisation de produits NOUS, un nouveau modèle de production, tourné vers l’amélioration du taux de valorisation de la matière, avec des cahiers des charges moins contraignants.
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