Avant de décrire les différents types d’inventaires rappelons que, selon Auguste Comte : il faut « savoir pour prévoir, afin de pouvoir ».
Rappel : les stocks et l’inventaire
Définition du stock
L’APICS (Apics Dictionnary, 2008) définit le stock de la façon suivante. [Le stock se constitue] d’articles utilisés pour assurer :
- la production (Matières Premières, en-cours semi-finis et semi manufacturés)
- les activités de soutien et opérations (maintenance, réparation et consommables)
- garantir le service aux clients (produits finis, pièces de rechanges)
- des raisons d’anticipation,
- de couverture des risques (découplage),
- de cycle (lotissement),
- de fluctuation (sécurité, tampon ou réserve),
- de transport (flux) et de rechange.
Le stock, consolidé à un niveau agrégé ou à l’article, permet de découpler la demande de l’offre mais aussi de servir cette même demande. En produisant par lots, on optimise les ressources et favorise les niveaux de production efficients. En servant en flux tendu, on réduit les lead time vers le client.
Le découplage des points de stockage le long de la chaine d’approvisionnement est clef.
*Lisez notre article à propos de l’effet coup de fouet – Bullwhip Effect – Qu’est-ce que l’effet coup de fouet ?
Le stock et l’inventaire : stratégique pour l’entreprise
Le but pour l’entreprise est de pouvoir atteindre ses objectifs stratégiques notamment de service client avec un minimum de stock.
La détention du stock est la condition requise de la vente pendant la période minimale de réassorts (fabrication, approvisionnement).
Le stock est à optimiser pour maximiser les profits, et son BFR, notamment en s’assurant que son coût de possession est inférieur à ce qu’il rapporte à l’entreprise. On parle bien ici d’optimisation et pas de « zéro » stock : dans beaucoup de cas, il est plus rentable financièrement d’avoir un stock non négligeable que d’avoir la même valeur en cash.
Coût possession du stock ou CPS : valeur du stock par unité de temps définie (dépendant de coût capital immobilisé, taxes, assurances, obsolescence, pertes, occupation des surfaces).
Le pilotage du stock est pertinent pour une bonne gestion quotidienne de l’entreprise. C’est notamment la position d’inventaire initiale qui permet de calculer un stock projeté dans le futur, en tenant compte des entrées et des sorties prévisionnelles et permet de proposer un réapprovisionnement optimal. C’est aussi ce qui permet de calculer la rotation de stock et donc l’importance de chaque stock.
Déterminer l’état de ses stocks permet aussi de respecter l’obligation légale. L’inventaire va permettre à l’entreprise de savoir ce qu’elle possède : image des stocks en fin d’exercice fiscal.
Les inventaires permettent aussi d’identifier si la marchandise n’a pas physiquement « disparu ». On pense à l’obsolescence, la perte, le vol ou à l’erreur de gestion.
Quelle est l’importance de l’inventaire ?
Quelle que soit la méthode d’inventaire choisie, cf. processus ci-dessous, l’inventaire fournira des informations cruciales pour l’entreprise.
Le défi n’est pas mince, c’est l’expression de la valeur de l’entreprise qui est en jeu :
- viabilité financière de votre entreprise (confirmation de votre bénéfice)
- mise en évidence de problèmes de stock
- aide à la détermination de votre stratégie de prix
- photo exacte du stock que vous détenez
- identification des produits ayant de mauvaises performances
- réduction des niveaux de stocks et amélioration des flux de trésorerie
La notion d’inventaire n’est pas liée uniquement à celle de stock. En effet, l’inventaire est la liste, à un moment donné, de tous les biens et de toutes les dettes de l’entreprise. Le Code du Commerce impose à toutes les entreprises industrielles et commerciales, un inventaire annuel.
Dans le cadre de l’inventaire des stocks, tous les articles sont comptés à la date précise de clôture et, dans de nombreux cas, les mouvements de stocks, d’entrée et de sortie, sont interdits pendant la période d’inventaire (seuls les ajustements sont autorisés).
Les types d’inventaires diffèrent par leur fréquence (annuel/périodique, cyclique) et par leur réalisation (physique, virtuelle).
Les processus et les types d’inventaires
Les processus d’inventaires
Les processus d’inventaires et leur préparation sont et doivent être rigoureux. Ils nécessitent une mise en place ainsi qu’un respect strict des règles, pour assurer leur succès.
Il faut également que :
- les lieux de stockages soient propres et rangés
- le personnel soit formé et sensibilisé et, en nombre suffisant
- le plan du site indique les zones attribuées à chaque compteur
- les relevés des quantités soient documentés via des listes standards
- les règles de gestion des écarts, de validation et de saisie des données soient claires
Quels sont les différents types d’inventaires ?
L’inventaire permanent ou perpétuel est « la méthode de tenue des stocks dans laquelle on enregistre chaque transaction (entrée ou sortie) afin de recalculer le nouveau solde » (APICS Dictionnary, 2008).
C’est souvent l’inventaire réalisé au niveau informatique qui permet de connaitre à tout moment les stocks disponibles. Il permet également de connaitre le stock en transit, soit le stock en cours de distribution. Cependant, il n’exclut pas les écarts et donc, un inventaire physique reste nécessaire.
L’inventaire physique est « la détermination de la quantité de stock par comptage réel. Les inventaires physiques peuvent être périodiques ou annuels » (APICS Dictionnary, 2008).
Ce type d’inventaire permet de palier aux manquements de l’inventaire permanent en comparant en fin d’inventaire, les stocks physiques avec les stocks théoriques (ou informatiques). Il s’agit de pouvoir :
- corriger les écarts potentiels,
- d’identifier les stocks dormants,
- de contrôler les erreurs d’étiquetage, de picking, etc…
Les différents types d’inventaires selon leur fréquence
Inventaire périodique
L’inventaire périodique est un « inventaire physique réalisé selon une période définie [déterminée] » (APICS Dictionnary, 2008). L’inventaire périodique s’adosse le plus souvent à l’inventaire comptable imposé par la loi du début et de la fin de l’exercice (inventaire annuel).
Ce type d’inventaire est long et coûteux :
- les entrées / sorties pendant la période d’inventaire sont stoppées
- beaucoup de personnel est mobilisé : comptabilité, opérateurs, etc.
- il perturbe voire stoppe la production
- l’administratif a tendance à être lourd
- l’inexpérience relative des compteurs favorise les erreurs
Son but est d’obtenir une valorisation totale du stock. La priorité est de compter correctement les articles en stock et non pas d’identifier profondément les incohérences et erreurs, pour ensuite trouver des solutions.
Inventaire tournant ou cyclique
L’inventaire tournant ou cyclique est « la technique d’audit de la fiabilité de stocks par laquelle le stock est compté régulièrement plutôt qu’une fois par an.
L’inventaire tournant est généralement effectué sur une base constante, prédéfinie. Les systèmes les plus performants donnent la liste des inventaires à inventorier chaque jour ouvrable : chaque article (ou groupe de référence) étant contrôlé à une fréquence prédéterminée. » (APICS Dictionnary, 2008).
Ce type d’inventaire nécessite un travail en amont pour préparer l’inventaire, et notamment pour définir la fréquence de comptage.
La méthode ABC* est la plus pertinente pour établir cette fréquence en fonction d’une classification des articles. Les articles à forte valeur ajoutée, chers ou à forte rotation sont à contrôler plus fréquemment que les articles peu coûteux et à faible rotation.
Contrairement à l’inventaire périodique, il priorise donc le comptage de certaines références par rapport à d’autres en fonction de leur valeur, de leur rotation, de leur date de péremption, etc.
L’inventaire cyclique a plusieurs avantages car il permet :
- d’alléger la réalisation de l’inventaire annuel
- d’éviter les ruptures des stocks critiques par la correction des écarts
- de vérifier l’absence d’articles, périmés ou détériorés
- de continuer la production pratiquement sans arrêts, s’il est bien organisé
- d’utiliser moins de personnel. Ce dernier est en effet habitué à la pratique de l’inventaire (grâce à sa régularité), ce qui augmente la précision du comptage
Dans certains cas, cette méthode est autorisée en remplacement de l’inventaire périodique.
*Téléchargez le LIVRE BLANC Supply Chain – L’ABC de l’optimisation des stocks
Les outils WMS : aide à la gestion du stock et facilitateurs d’inventaires
Un WMS « Warehouse Management System » ou « système de gestion d’entrepôts » apporte un squelette, une surcouche robuste à la gestion de l’entrepôt. Il participe donc directement à la bonne gestion des stocks et à la réalisation des différents types d’inventaires.
Ces solutions logicielles aident à l’organisation générale de l’entrepôt avec un doublon digital (permettant l’inventaire perpétuel). Avec les technologies actuelles, les WMS deviennent même force de proposition, de conseils.
Un WMS correctement paramétré augmentera la productivité du personnel de l’entrepôt grâce à la réduction des erreurs et des saisies manuelles de données.
Et aussi, grâce à l’optimisation :
- de l’utilisation des emplacements,
- des déplacements internes aussi bien de stock que d’opérateurs,
- de la gestion des vagues de picking…
Le Warehouse Management System aidera à réduire les sources d’erreurs les plus fréquentes, celles d’origine humaine.
Le WMS est donc un outil de gestion d’entrepôt qui apporte beaucoup de transparence. Grâce à des outils de business intelligence et d’intelligence artificielle, il facilite le quotidien de chacun de ses utilisateurs.
Le mot de la fin
Les différents types d’inventaires qu’ils soient physiques ou informatiques peuvent avoir des fréquences et des objectifs différents qui se complètent les uns les autres.
A la fois obligation réglementaire et outil d’usage quotidien, les inventaires sont essentiels pour maintenir une bonne gestion du stock et soutenir la stratégie de l’organisation.
Vous souhaitez vous faire accompagnez pour mieux maitriser vos stocks et vos inventaires ? Vous êtes intéressés par les outils de gestion d’entrepôt ?
Partager la publication « Quels sont les différents types d’inventaires ? »