Jeanne-Ruth Terrisse, Responsable Méthodes Supply Chain chez CHOMARAT TEXTILES INDUSTRIES a rejoint ALOER Consultants, le cabinet d’experts en Supply Chain globale. Elle a pour missions l’organisation et le développement de la tierce maintenance applicative de l’ERP Infor Blending.
Son expertise des concepts, son expérience des méthodes Supply Chain et de l’amélioration continue ainsi que sa connaissance des procédés de production viennent enrichir l’équipe de consultants.
Passionnée de courses d’orientation, de rénovation d’anciennes maisons caussenardes et redoutable handballeuse, Jeanne-Ruth se prête aujourd’hui à l’interview Passion Supply Chain.
Interview Passion Supply Chain
Jeanne-Ruth, on aimerait en savoir un peu plus sur toi et ton métier…
Quel métier te faisait rêver lorsque tu étais enfant ?
Lorsque j’étais enfant, mon rêve était d’exercer une profession médicale.
Parle-nous de tes études et de ton parcours scolaire atypique
Le métier de mes parents nous a amenés à déménager à plusieurs reprises. Originaire de Normandie, j’ai vécu dans l’Allier, le Cantal, l’Ardèche, et l’Isère. Ces déménagements m’ont certainement ouvert l’esprit et donné le goût des voyages. Aussi, avant la fin de mes études secondaires, j’ai décidé de partir en Angleterre comme jeune fille au pair et de passer mon Bac par correspondance. Ç’a été une superbe expérience. De retour en France, j’ai décidé de poursuivre mes études en commerce international.
Quel a été le déclic ou l’expérience qui t’a amenée à t’intéresser à la Supply Chain ?
A la fin de mon cursus scolaire, j’ai eu l’opportunité d’intégrer CHOMARAT TEXTILES INDUSTRIES, une société de l’industrie textile en tant qu’assistance commerciale export. Cette société familiale m’a donné la possibilité d’évoluer au sein de l’entreprise. Ainsi, j’ai pu travailler dans les différents services de l’entreprise : l’ADV, la planification et l’ordonnancement, l’approvisionnement les premières années.
Par la suite, j’ai participé au développement du système d’information sous AS400, et enfin, j’ai été chargée des méthodes Supply Chain.
Ce choix de travailler dans la Supply Chain s’est très vite imposé à moi. Tout d’abord, elle utilise pratiquement toutes les données du système d’information : données de base, paramètres de gestion, transactions, prévisions de vente, plannings, simulations, optimisations, suivi des flux, reporting, etc. C’est un domaine que je maîtrise bien. En outre, elle permet de faire le lien entre les différents services de l’entreprise : le commerce, le marketing, les finances, la production et la distribution.
La Supply Chain implique un réel consensus des services pour atteindre un objectif commun. Et comme j’aime ne pas être cantonnée à une seule problématique, le lien entre l’ERP avec les datas et la Supply Chain, métier transverse et collaboratif s’est fait naturellement.
Quelles sont les qualités essentielles pour exercer ton métier ?
Pour travailler dans la Supply Chain, il faut aimer toucher à tout. Il faut être un couteau suisse capable de comprendre des problématiques différentes et d’analyser les interactions entre les différents acteurs.
Apprécier le travail en collaboration et en concertation est indispensable.
Ton plus gros challenge ?
Après 28 ans passés dans l’industrie textile, décider à 50 ans de changer de carrière, a été un véritable challenge pour moi et un solide projet familial.
Aujourd’hui, je dois me former à de nouveaux outils et surtout, comprendre de nouveaux process de production. Chaque client à ses propres problématiques et ses réglementations. C’est notamment le cas dans la chimie, l’industrie pharmaceutique ou encore, l’agroalimentaire. C’est vraiment enrichissant et motivant pour moi.
De quelle réalisation es-tu fière ?
L’installation du logiciel de gestion du processus S&OP.
Mettre en place un outil de prévision et de planification tel qu’Infor IBP (Integrated Business Process) dans une entreprise où les outils utilisés ne répondaient plus aux besoins, a demandé un énorme investissement en temps et en énergie.
J’ai dû rapidement monter en compétences sur ce logiciel. Puis, il m’a fallu l’adapter à nos propres problématiques. J’ai alors pu compter sur mon énergie pour motiver et former les équipes et bien entendu, les accompagner au changement. La satisfaction de voir les bons résultats obtenus, me fait dire que cela valait vraiment la peine. Hélas, la crise sanitaire est venue suspendre le déploiement du dernier module de l’outil.
Quelles sont les difficultés liées à la nature de ton métier ?
C’est probablement la gestion des interactions entre les services. Mes interlocuteurs sont souvent des utilisateurs de solutions informatiques. Ils ne connaissent pas la technique qu’il y a dernière chaque action. Ils ont souvent du mal à exprimer leurs besoins ou à se projeter sur des modes de fonctionnement différents.
C’est à nous de déchiffrer et d’analyser leurs besoins et de lever les freins au changement qu’implique l’utilisation d’un nouveau logiciel.
Si tu devais décrire ton métier en une image ?
Un couteau suisse sans hésiter !
Avec la révolution digitale des métiers de la Supply Chain, les enjeux sont passionnants. Quel est ton point de vue ?
La crise sanitaire a clairement mis en exergue l’importance pour les entreprises de s’adapter rapidement à des situations inédites. Seules les entreprises dotées d’outils digitaux et de processus métiers flexibles ont la capacité à trouver de nouveaux modèles afin d’optimiser leur Supply Chain et notamment la réduction de délais, la gestion des niveaux de stock, …
Ainsi, les entreprises pour lesquelles la Supply Chain est au cœur des processus peuvent prétendre travailler collaborativement en temps réel sur la demande des clients, les prévisions de vente, les capacités de production en propre ainsi que celles de leurs fournisseurs et répondre ainsi aux exigences des marchés dans un environnement très volatile.
Merci Jeanne d’avoir participé à l’interview Passion Supply Chain.Partager la publication « Jeanne-Ruth Terrisse – Interview Passion Supply Chain »