Yann Nabusset se prête aujourd’hui à notre Interview Passion Supply Chain. Il est le directeur général fondateur d’AMALO Recrutement, cabinet de recrutement spécialisé en Supply Chain, Logistique et l’Industrie, « qui essaye de mettre des paillettes dans la vie de ses candidats et de ses clients ».
Yann est originaire de Saint-Lô dans la Manche, passionné de pêche et d’athlétisme qu’il a pratiqué à haut-niveau pendant plusieurs années.
Il a débuté sa carrière comme manager d’une équipe de livraison chez Elis, puis a intégré le cabinet anglo-saxon Page Group pour recruter sur des fonctions industrielles.
Le nom AMALO a‑t-il une signification particulière ?
- Le A pour être bien positionné dans les annuaires
- Le MA le début du prénom de son fils Marin
- Le LO le début du prénom de sa fille Louise
Interview Passion Supply Chain
Comment as-tu vécu ces 1ers mois de confinement en 2020, éloigné physiquement de tes équipes et de tes clients ?
C’est une expérience nouvelle qui a beaucoup fait évoluer ma vision du métier de consultant en recrutement. Un peu vieille école, j’ai toujours pensé que le recrutement ne pouvait pas se faire à distance… à tort.
Après une première partie de confinement stressante liée à la crainte de voir mon activité cesser, la croissance dynamique de mon cabinet de recrutement a rapidement repris.
J’ai eu à cette occasion la confirmation que la société dans son ensemble et particulièrement les entreprises, ont de réels besoins pour des postes stratégiques. En effet, l’économie a pu tourner grâce aux acteurs de la supply chain.
Lors de cet épisode, nous avons pu identifier quels étaient les postes particulièrement stratégiques.
Ainsi, les postes d’encadrement sur site logistique comme les chefs d’équipe et les responsables d’exploitation sont des postes clefs. Les fonctions support fluidifiantes telles que les métiers de l’administration des ventes ou des approvisionnements sont aussi essentielles.
Ces métiers sont apparus comme capitaux pour la survie des entreprises.
Par ailleurs, de nombreux chefs d’entreprise ont profité de cette baisse d’activité pour travailler des sujets de transformation comme la mise en place d’un nouvel ERP ou d’un WMS, la réorganisation des process, etc… Pour cela, ils ont fait appel à des managers de transition spécialisés dans la logistique et la supply chain.
Tous ces métiers étaient déjà sous tension et celle-ci s’est exacerbée avec la crise COVID.
Cette tension est liée à mon avis, à un manque de mise en avant de ces métiers dans l’enseignement. Généralement, on atterrit dans la supply ou la logistique un peu par hasard et rarement par vocation. On nous parle des métiers plus conventionnels : commercial, ingénieur, comptable… mais finalement assez peu de ces nombreux métiers de la supply chain.
On aimerait justement en savoir un peu plus sur toi et ton métier…
Yann, quel métier te faisait rêver lorsque tu étais enfant ?
J’ai toujours rêvé d’un métier insolite : toute mon enfance, j’ai voulu être guide de pêche en Alaska !
Un métier qui me passionnait par son côté aventure, la possibilité de partager ma passion en formant des gens et puis bien sûr, la vie au grand air.
Dans mon quotidien, je suis pour l’instant loin de ça. Néanmoins, j’ai la chance d’avoir pu déménager dans la Manche, ce qui me permet de pratiquer ma passion avec beaucoup plus de régularité.
J’étais encore hier soir à la pêche. Cela me permet de décompresser et de penser à autre chose qu’au travail.
Parle-nous de tes études et de ton Raid de 3 mois en Sibérie Orientale ?
J’ai fait un master à l’ISC Paris avec une spécialisation en achat, logistique et distribution. Un exploit pour moi qui n’était pas fait pour le format scolaire à la française.
Concernant la Sibérie, c’est à coup sûr l’une des expériences les plus enrichissante et challengeante de toute ma vie. En quelques chiffres :
- 3 mois à partager l’aventure avec 4 personnes (24h/24)
- 25 face-à-face avec des ours
- 800 km de rafting
- 500 km de randonnée
- 11 kg de perdus
J’ai énormément appris sur moi-même et mes limites que je pensais avoir atteintes à travers la pratique de l’athlétisme et du sport en général. Cette expérience très riche a aussi été la rencontre des autres, et la mise en pratique du leadership dans mon petit groupe de voyage.
Cette expérience inoubliable m’a beaucoup changé.
Elle impacte encore aujourd’hui ma vie sur de nombreux aspects, notamment dans mon métier de recrutement. Je suis bien plus sensible à des expériences de vie inédites : comme tenter une année de voyage à l’étranger ou une reconversion professionnelle. Je suis convaincu que ces expériences ont un impact colossal sur la vie et l’attitude des gens.
Par exemple, un manager qui a passé plusieurs mois dans un autre pays, aura dû faire preuve d’empathie et d’écoute pour interagir avec les gens d’une culture et d’une langue qui ne sont pas les siennes.
Je suis persuadé que cela impacte profondément et de façon positive, sa relation aux autres. C’est une expérience que je recommande vivement aux jeunes qui hésitent à partir à l’étranger. Il n’y a pas que l’apprentissage linguistique, c’est une expérience enrichissante aux multiples facettes. Tout peut être bénéfique.
Quel a été le déclic ou l’expérience qui t’a amené à t’intéresser à la supply chain et à la logistique ?
Sincèrement, et sûrement comme beaucoup, c’est un peu le hasard.
Je viens d’une famille qui m’a beaucoup appris mais où ces métiers sont méconnus. Je trouve que nous ne sommes pas ou trop peu sensibilisés à certains métiers et particulièrement ceux de la supply chain.
Mon choix s’est un peu fait par défaut : « Je suis en école de commerce mais je n’aime pas le droit ou la fiscalité. J’ai déjà travaillé comme commercial mais taper aux portes, j’en ai un peu marre. Tiens, j’aime bien négocier alors je vais peut-être faire des achats et puis, la supply s’est invitée au programme. ».
En revanche aujourd’hui, de nombreuses entreprises cherchent des collaborateurs ayant des diplômes spécifiques et reconnus, tels que celui d’ingénieur.
Les profils diplômés d’écoles de commerce ou d’un MBA spécialisé sont aussi très recherchés. Je note aujourd’hui une volonté de faire monter en compétences les acteurs de la supply chain.
Quel a été ton plus gros challenge ?
Garder mon entreprise pérenne !
J’espère que dans 10 ou 20 ans, je serai assis à côté de mes collaborateurs et qu’on pourra se dire qu’on a fait un chouette bout de chemin ensemble. Je fais ce métier pour que ma vie soit un plaisir ainsi que celle de mes salariés.
Je ne compte pas les heures, je ne compte pas les congés. Si l’un de mes collaborateurs va faire du canoé ou promener son chien en semaine et travaille le week-end, c’est son choix. J’affectionne un état d’esprit où chacun travaille dur. Où, chacun se bat pour rendre ses candidats et ses clients heureux tout en sachant profiter de la vie. C’est ce que je souhaite pour mon équipe.
J’essaye de mettre en place différentes choses dans mon entreprise et sa gestion.
Par exemple, une semaine par mois, je mets à disposition de tous les collaborateurs qui le souhaitent une maison pour venir travailler ensemble. Nous faisons également un séminaire chaque année pour que tout le monde se côtoie et que l’esprit d’équipe perdure.
J’ai la chance d’avoir une équipe particulièrement diversifiée avec des parcours et des personnalités très différents. C’est une équipe géniale. Je ne pense pas avoir eu un groupe aussi dynamique de toute ma carrière de manager. Mes collaborateurs travaillent de façon collégiale et sont particulièrement impliqués.
C’est une équipe saine avec de bonnes valeurs. C’est l’essentiel pour moi.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Professionnellement, j’en ai plein.
J’estime que la joie procurée par un recrutement fructueux à la fois pour le candidat et le client est une chouette sensation.
Avoir su identifier le potentiel du candidat et avoir convaincu son client de le rencontrer malgré des réticences : c’est dans cette situation que je prends un maximum de plaisir à faire mon travail.
Le top, c’est lorsqu’un ancien candidat m’appelle pour me confier le recrutement d’un poste au sein de son équipe. C’est dans ces moments que l’on se dit que l’on a vraiment bien travaillé.
Encore plus gratifiant, ce directeur Supply Chain (Dominique, si vous passez par-là) qui a changé trois fois de société et m’a appelé à chaque fois pour me confier des recrutements de postes.
La meilleure anecdote, c’est ce client qui m’a dit un jour : « Yann, tu devrais monter ton cabinet ». Son conseil a été l’un des déclics à la création d’Amalo.
Quelles sont les qualités essentielles pour exercer ton métier de recruteur spécialisé en logistique, supply chain et industrie ?
L’écoute, la curiosité et la force de travail.
A l’égal de beaucoup de métiers de conseil, je vends ma capacité à être efficace, à faire plus, plus vite. Les bons consultants sont ceux qui font plus et mieux que les autres.
J’ajouterais qu’il faut sincèrement s’intéresser aux métiers pour lesquels on recrute. J’ai vu beaucoup de gens dans les gros cabinets de recrutement où je suis passé, pour qui le seul leitmotive était l’argent. Je n’aurais pas un projet de podcast si je n’avais pas vraiment cette envie de rencontrer des gens et de discuter métier avec eux. J’ai la chance d’avoir un métier relativement accessible. La réelle différence se fait sur le travail, l’envie et l’amour des gens.
Une chose est sûre, à force de voir passer des types de profils très similaires, je sais intuitivement et assez rapidement les identifier après quelques mots échangés, quelques gestes. Je sais alors déjà si ça va le faire avec mon client.
Je ne pense pas que ce soit un éventuel 6ème sens. Par contre, la force de l’expérience, oui.
Quelles sont les difficultés liées à la nature de ton métier et celles de tes clients ?
Les difficultés sont liées à la nature de l’homme, comme souvent. Tous les clients ne sont pas prêts à écouter nos recommandations.
Nous sommes un cabinet de conseil avant tout. Et non pas une agence d’intérim qui cherche à combler temporairement un manque dans l’organisation.
Nous allons au-delà avec nos conseils et apportons notre expertise sur le positionnement d’un poste, ses missions, et son salaire, par exemple. Encore une fois, les clients n’entendent pas toujours notre vision du marché.
Maintenant, on parle de S&OP, de demand planning, de digitalisation, etc. Les métiers de la supply chain sont en mutation constante depuis 20 ans.
Comme les métiers de la supply chain ont beaucoup évolué, faire appel à un cabinet de recrutement spécialisé en supply chain comme Amalo, c’est l’assurance de faire un tour efficace du marché. Nous avons développé des outils performants pour la recherche et l’approche des candidats car nous souhaitons réaliser une sélection pertinente et dans les délais les plus raisonnables possibles.
Nous avons un vrai rôle d’accompagnement, à la fois du client et du candidat.
Si tu devais décrire ton métier en une image ?
Ma femme dirait : « l’inspecteur Gadget ». Celui qui cherche et qui trouve toujours grâce au travail en équipe. Une belle image.
Avec la révolution digitale des métiers de la supply chain, les enjeux sont passionnants. Si tu devais convaincre des étudiants de s’intéresser aux métiers de la Supply Chain et de la logistique : que leurs dirais-tu ?
Ce sont des métiers riches et passionnants, en pleine mutation, dans lesquels il est possible d’évoluer vite avec un impact visible.
La crise COVID a permis de mettre toutes « ces petites fourmis » en valeur.
Dans la supply chain, il y a encore beaucoup à inventer. Vous pourrez avoir des métiers variés, challengeants intellectuellement.
Et puis à mon avis, le spécialiste de la supply chain aura plusieurs vies professionnelles dans une carrière. Ce qui n’est pas toujours le cas si l’on est comptable ou commercial.
Merci d’avoir participé à l’interview Passion Supply Chain Yann !
À propos d’Amalo
Amalo est un cabinet de recrutement en logistique, supply chain et sur tous les métiers de l’industrie. Nous nous efforçons d’accompagner nos clients et nos candidats de façon la plus personnalisée possible. Amalo applique des méthodologies de recrutement modernes (cvthèque, réseaux sociaux, cooptation, etc.) afin de garantir à chacun la meilleure expérience possible. Nous sommes une équipe de passionnés qui travaillent dans la bonne humeur.
Contact Yann Nabusset +33 6 07 19 22 29
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